Les données sur la pandémie décryptées en infographies
Publié le 27 janvier 2020 – Texte modifié le jeudi 29 octobre 2020
Les chiffres de cette pages sont mis à jour automatiquement chaque heure (totaux mondiaux), chaque jour (bilans quotidiens) et chaque semaine (bilans hebdomadaires).
En Suisse, le dernier bilan de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) était de ____ nouveaux cas confirmés en laboratoire et ____ nouveaux décès le __________, contre ____ cas confirmés et ____ décès le __________. Ce bilan provisoire, qui sera complété au cours des prochains jours, représente ____% de nouveaux cas de ____ qu'une semaine plus tôt.
Les «cas annoncés durant les dernières 24 heures», indiqués chaque jour vers 14 heures par l’OFSP, incluent des tests positifs remontant aux jours précédents et comptabilisés avec du retard. Les valeurs affichées ci-dessus et dans les graphiques proviennent également de l’OFSP, mais se rapportent précisément aux dates des jours concernés.
Dans le monde, les plus grands foyers de l’épidémie sont les Etats-Unis (__ de cas cumulés, _____ par million d’habitants) et le Brésil (__ de cas, _____ par million d’habitants). L’Inde compte __ de cas, mais cela n’en représente que _____ par million d’habitants (source: ECDC, mis à jour le _____________). ↓ Plus de données mondiales…
La temporalité du covid est source d’incompréhension, relève l’épidémiologiste Silvia Stringhini, responsable de l’unité d’épidémiologie populationnelle des Hôpitaux universitaires de Genève. Tout d'abord, les symptômes n'apparaissent pas immédiatement après une infection. «Le temps d’incubation est en général de 2 à 12 jours, mais il peut dépasser 14 jours, comme le relève une étude publiée en mai 2020. Sans compter que certaines personnes infectées sont totalement asymptomatiques et peuvent ne jamais se rendre compte qu’elles ont contracté le virus.»
De plus, tous les malades du covid sont asymptomatiques pendant une courte période. «Cette caractéristique du SARS-CoV-2 complique l’auto-isolement des personnes infectieuses. Il contribue beaucoup à la transmission», poursuit-elle.
Le délai entre le développement de l’infection et l’apparition de symptômes demandant une hospitalisation est encore plus variable. «Selon les facteurs de risque et l’âge du malade, il va de zéro à une ou deux semaines. Puis il peut s’écouler quatre à six semaines, voir plus, avant que certains malades ne décèdent.» Cette étendue temporelle rend difficile l’anticipation des mesures sanitaires. On peut observer dans le graphique ci-dessous le décalage entre les cas (à comparer aux tests), les hospitalisations et les décès.
Ce graphique emploie une échelle logarithmique, permettant de représenter des données d’un ordre de grandeur différent. Une moyenne mobile lisse les creux du week-end, dus à un plus faible nombre de tests. Décochez-les pour voir les fluctuations quotidiennes et mettre une échelle linéaire. Les données des trois derniers jours (sur fond gris) sont provisoires.
Note: l’annonce quotidienne de l’OFSP, vers 14 heures, inclut des cas, décès et hospitalisations annoncés avec du retard. Les valeurs du dernier jour indiquées ci-dessous proviennent également de l’OFSP, mais correspondent uniquement aux cas datant de ce jour précisément.
Le premier cas a été détecté le 24 février 2020 au Tessin et annoncé le lendemain par l’Office fédéral de la santé publique. Après une première vague en mars et avril, puis une accalmie en mai, le virus a lentement repris du terrain dès le large assouplissement des mesures du Conseil fédéral, le 6 juin.
La hausse du nombre de cas s’est nettement accélérée au mois d’octobre, conduisant à une nouvelle vague bien plus forte que la première en nombre de cas confirmés: plus de 5000 nouveaux cas par jour en moyenne contre 1000 en moyenne durant la première vague.
Les cas confirmés par un test positif ne reflètent pas la réalité des infections, rappelle Silvia Stringhini. «C’est un chiffre à observer en lien avec le taux de positivité des tests. Début novembre, ce taux était plus important que durant la première vague, bien que les critères de test n’aient pas été restreints.»
Part de tests positifs par rapport au total des tests, en pourcents.
«Le nombre de cas confirmés est tout de même une donnée intéressante: il est un indicateur précoce et permet des comparaisons, notamment par rapport à la première vague», nuance Silvia Stringhini. Le chiffre réel des infections est très difficile à déterminer. En octobre, Martin Ackermann, le président de la Task Force scientifique sur le covid, estimait que le nombre de cas en circulation était probablement trois à quatre fois plus élevé que les cas confirmés lors de cette deuxième vague, dix fois plus élevé durant la première vague et probablement deux à trois fois plus importants durant l’été.
Les décès attribués au covid sont une mesure bien plus fiable mais tardive, prévient Silvia Stringhini: «Pour prévenir les décès, il faut intervenir avant que la progression de la mortalité ne soit observable. Avec le covid, on a constamment une latence de deux à trois semaines.»
«En temps réel, le taux d’hospitalisation est la variable la plus précise et objective, dans le sens où les personnes qui ont besoin d’être hospitalisées le sont», selon Silvia Stringhini. Il est en plus un indicateur de la surcharge du système de soin, puisqu’il s’agit de faire en sorte que le système de santé puisse continuer de prendre en charge non seulement les cas de covid, mais aussi les autres patients.
L’OFSP fournit le nombre d’hospitalisation et non le taux d’occupation des soins intensifs. Une équipe de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ) a développé un système de surveillance qui calcule une estimation, deux fois par semaine, du taux d’occupation des soins intensifs par hôpital. Les valeurs sont réservées au personnel médical, mais un aperçu par canton est accessible au public. A l’échelle mondiale, le nombre d’hospitalisations et le taux d’occupation des soins intensifs sont très rarement disponibles en temps réel.
Ce graphique emploie une moyenne mobile sur sept jours pour aplanir les fluctuations, notamment durant les week-ends. Les données des trois derniers jours (sur fond gris) sont provisoires.
Comme le covid se transmet par clusters, les données locales sont de première importance. «Ce mode de transmission rend les comparaisons nationales ou suprarégionales difficiles, avertit l’épidémiologiste. Des problèmes locaux peuvent être sous-estimés si l’on fait des moyennes à une échelle plus large.»
De plus, les critères de tests varient selon les pays et même les cantons ce qui a une infulence sur le nombre de cas recensés. Le traçage des contacts et l’isolement sont également très différents d’un canton à l’autre et d’un pays à l’autre.»
Canton par canton, retrouvez le nombre de cas annoncés par l’OFSP, leur incidence (taux par 100 000 habitants), ainsi que le cumul du nombre de cas. Les guérisons et décès ne sont pas prises en
Survoler/toucher un canton pour plus d’informations.
Pour l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale, à l’Université de Genève, les cantons devraient revoir leur stratégie de tests et de traçage. «Je ne demande pas qu’on en fasse plus, mais plutôt que l’on procède différemment et surtout plus stratégiquement, résume-t-il. La propagation du covid n’est pas homogène. Lorsque l’on dit que le taux de reproduction est de trois, cela signifie que les personnes contaminées infectent en moyenne deux à trois personnes. Mais, en réalité, il y a 80% des personnes qui n’en infectent aucune ou une seule et ne contribuent pas à l’accélération de l’épidémie, leurs contacts ne nous intéressent pas tant. Il faut donc plutôt rechercher activement les 20% qui contaminent plus de 2, 5 voire 100 personnes, car ce sont eux qui propagent à grande vitesse l’épidémie sur le territoire.»
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A Genève (état au 15 octobre), on ne trace les contacts que jusqu’à 48h avant les premiers symptômes, alors que le temps d’incubation peut dépasser 14 jours (voir plus haut). Et surtout, comme dans la plupart des pays occidentaux, la recherche se concentre sur les personnes potentiellement contaminées par le cas dépisté. On y réalise une recherche de contacts «prospective».
La stratégie «rétrospective» de recherche des contacts, très utilisée dans les pays asiatiques, consiste à rechercher non pas les contacts du cas mais de celui que l’on suspecte l’avoir contaminé (le «parent»), si cette suspicion de contamination a eu lieu dans un lieu clos, bondé, mal ventilé, c’est-à-dire connu pour être propice aux super-propagations. «Cette méthode est beaucoup moins consommatrice de tests et plus efficace que l’approche prospective pratiquée en Occident, souligne le directeur de l’Institut de santé globale. Mais elle nécessite de la rapidité, et bénéficie de s’appuyer sur des tests rapides.»
Ces tests rapides antigéniques sont décriés pour être moins sensibles que les tests PCR (amplification en chaîne par polymérase, une technique permettant d’obtenir des fragments d’ADN). «Il faut être pragmatique dans la lutte contre ce coronavirus, il est mieux de laisser filer quelques poissons mais d’attraper les bons, poursuit Antoine Flahault. Ces tests donnent un résultat entre 15 et 30 minutes. De quoi mettre rapidement en quarantaine les personnes ayant fréquenté un restaurant, une chorale ou encore une salle de gym lorsqu’un foyer épidémique a été identifié. Ces mises en quarantaine rapides peuvent éviter un confinement généralisé, comme l’ont réussi les pays asiatiques, ou pourraient permettre de prendre le relais en sortie de confinement, pour conserver le contrôle sur l’épidémie, cet hiver en Europe.»
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Le nombre de reproduction effectif (Re) correspond au nombre moyen d’infections causées par un individu infecté. S’il est supérieur à 1 (la ligne orange dans le graphique ci-dessous), l’épidémie croît de manière exponentielle. Ce taux, calculé avec deux semaines de décalage, perd de son intérêt en cas de forte hausse des cas.
Le taux de reproduction (Re), très utilisé dans les épidémies en général, montre ses limites lors d’une croissance exponentielle des cas. «Le Re dépend des cas confirmés, donc des tests, et reflète les conditions d’il y a deux semaines, explique Silvia Stringhini. Lorsque des changements radicaux se produisent d’un jour à l’autre, il perd de son intérêt.»
«La surmortalité est la meilleure variable qu’on puisse utiliser, poursuit Silvia Stringhini. Son défaut est qu’on ne peut pas la calculer en temps réel: pour cela, on est obligé de se reporter au nombre de décès attribués au covid.»
La statistique de la surmortalité correspond à l’excès de décès par rapport à la normale. Le calcul consiste à comparer les décès hebdomadaires de l’année en cours à une «valeur attendue» fondée sur la moyenne des années précédentes. Il prend en compte non seulement les décès officiellement attribués au covid, mais également ceux dus à une surcharge des hôpitaux (lire: L’impact du Covid-19 sous-estimé dans de nombreux pays).
Ci-dessous, le nombre de décès de personnes âgées de 65 et plus dans la région lémanique, toutes causes confondues.
La valeur attendue est calculée sur la base des cinq années précédentes. L’aire verte correspond à la fourchette dans laquelle les fluctuations sont considérées comme aléatoires. Quant au nombre de décès, l’OFS corrige à la hausse les valeurs des 40 derniers jours pour tenir compte des retards.
Le SARS-CoV-2 a causé ________ d’infections confirmées et ________ de décès selon l’université américaine Johns-Hopkins, qui actualise son bilan plusieurs fois par jour (mis à jour le _____________).
Au niveau mondial aussi, le décalage entre la détection de nouveaux cas en laboratoire et les décès est nettement visible. Des données quotidiennes complètes sur les tests ou les hospitalisations ne sont pas disponibles au niveau mondial.
On comptait environ 80 000 nouveaux cas confirmés par jour en avril contre 300 000 - 400 000 en octobre. L’échelle exponentielle du graphique ci-dessous peut masquer l’ampleur de cette hausse. Décochez «échelle logarithmique» pour mieux l’observer.
Ce graphique emploie une moyenne mobile et une échelle logarithmique. Décochez-les pour voir les fluctuations et mettre une échelle linéaire.
Les plus grands foyers de l’épidémie sont les Etats-Unis (__ de cas cumulés, _____ par million d’habitants) et le Brésil (__ de cas, _____ par million d’habitants). L’Inde compte __ de cas, mais cela n’en représente que _____ par million d’habitants (source: ECDC, mis à jour le _____________).
Les pays, petits et grands, ayant compté le plus de cas par rapport à leur population durant les 14 derniers jours sont les suivants: _______ (source: ECDC, mis à jour le _____________).
Les pays sont alignés sur le jour où les cas confirmés atteignent le taux de 1 cas par million d’habitants. Pour la Suisse, ce «jour 0» est le 29 février, avec 12 cas. Des différences dans les méthodes et le nombre de tests effectués rendent cependant les comparaisons entre pays difficiles.
Les pays sont alignés sur le jour où les cas confirmés ont atteint le taux de 1 cas par million d’habitants durant la première vague. L’attribution ou non d’un décès au Covid-19 peut être difficile, en particulier lorsque la victime était affectée par plusieurs maladies. Les critères ne sont pas les mêmes dans chaque pays.
En nombres absolus, les Etats-Unis cumulent le plus grand nombre de décès attribués au Covid-19 (225 735 le 27 octobre). Mais l’Inde et le Brésil l’ont rattrapé en nombre de nouveaux décès par semaine.
Ce graphique emploie une échelle logarithmique et aplanit les fluctuations hebdomadaires. Survolez une date pour voir les valeurs et positions exactes.
L’ECDC ne reporte pas toujours les rectifications apportées par les pays dans les valeurs des jours ou semaines précédentes. Pour la Suisse par exemple, il manque plus de 8000 cas et une vingtaine de décès pour la période du 24 février au 15 octobre (comparaison actualisée le 28 octobre).
Re est actuellement supérieur à 1 dans la plupart des pays européens, selon les estimations de la task force scientifique de la Confédération. Calculé avec au moins deux semaines de décalage, cette variable perd de son intérêt lors de brusque évolution de la situation.
Cette carte présente un cumul hebdomadaire du nombre de cas qui ne tient pas compte des guérisons et décès.
Survoler/toucher un cercle pour plus d’informations.
L’Institut de santé globale, qui analyse chaque soir, en collaboration avec l’EPFL et l’ETHZ, les tendances de 209 pays et territoires dans le monde, estime que «seuls les pays qui ont pu réaliser au moins 6000 tests par million d’habitants depuis le début de la pandémie fournissent des données permettant de faire des prévisions à 7 jours», explique son directeur Antoine Flahault. La plupart des pays d’Afrique subsaharienne sont au-dessous de ce seuil.
«Cela dit, poursuit l’épidémiologiste, s’ils effectuent peu de tests pour permettre des prévisions fiables, leur faible activité épidémique reste un mystère que personne n’explique encore bien. La démographie jeune protège-t-elle l’Afrique (ndlr: l’âge médian est de seulement 18 ans environ, contre 42,2 en Suisse)? Ou les modes de vie plus souvent à l’extérieur? Ou une immunité croisée? Ou encore un simple décalage dans le temps de l’arrivée de la vague épidémique? L’avenir le dira peut-être.»
Parlez-vous le coronavirus? Commençons par un rapide point sur la nomenclature utilisée.
L’épidémie est provoquée par un virus de la famille des coronavirus, ou virus à couronne, du nom de l’aspect de ces agents pathogènes: une boule hérissée de spicules formant une couronne.
Il existe plusieurs coronavirus. Celui dont il est question en ce moment, un temps nommé nCoV-2019 pour «nouveau coronavirus de 2019», s’appelle désormais officiellement le SARS-CoV-2, pour «coronavirus responsable du syndrome respiratoire aigu sévère 2».
La maladie qu’il provoque est quant à elle nommée le Covid-19, pour «maladie du coronavirus de 2019».
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Selon la version officielle, tout serait parti en décembre 2019 d’animaux vivants vendus sur le marché de Wuhan en Chine et qui auraient transmis le virus à l’homme. Les coronavirus sont des virus dits zoonotiques, à savoir que leurs réservoirs naturels sont des animaux, souvent la chauve-souris. Généralement, le passage vers l’être humain se fait via un autre animal, appelé hôte intermédiaire: la civette masquée pour le SRAS et le dromadaire pour le MERS, deux épidémies provoquées par des coronavirus.
La recherche de cet animal intermédiaire est toujours au point mort. Les analyses effectuées parmi les animaux vendus sur le marché de Wuhan, un temps pointés du doigt comme lieux de transmission du virus à l’humain, n’ont pas permis de l'identifier. Des experts de l’OMS sont en mission en Chine depuis la mi-janvier 2021 pour tenter de démêler l’écheveau. Mais il n’est pas certain qu’ils y parviennent, plus d’un an après le début de la pandémie.
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Les cas de maladies liés au SARS-CoV-2 peuvent évoluer très différemment et s’accompagner de légers symptômes comme de plus graves nécessitant une hospitalisation chez les sujets souffrant de maladies chroniques ou particulièrement sensibles.
Les symptômes les plus fréquents sont la fièvre (plus de 38 °C) et une toux sèche pouvant s’accompagner parfois de maux de gorge. Des symptômes mois courants peuvent également apparaître, comme des courbatures, des douleurs, des maux de tête, une conjonctivite, une diarrhée, une perte du goût ou de l’odorat, une éruption cutanée ou une décoloration des doigts du pied ou de la main.
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ une personne infectée sur cinq devient gravement malade et développe des symptômes plus inquiétants de difficultés respiratoires.
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Commençons par ce que vous ne devez surtout pas faire: aller directement chez le médecin, à l’hôpital sans y avoir été invité: c’est le meilleur moyen pour infecter un grand nombre de personnes, sujets vulnérables et personnels soignants compris.
Ceci étant dit, vous pouvez consulter la plateforme Coronacheck, première étape utile pour se faire une idée de son état et savoir s’il est recommandé de se faire tester au Covid-19.
En cas d’apparition des symptômes évoqués ci-dessus, vous pouvez appeler la ligne spécialement mise en place par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP): le 058 463 00 00, accessible 24 heures sur 24.
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Le virus ne se propage pas seul: ce sont les personnes qui le propagent. Les scientifiques ont encore beaucoup à apprendre à ce sujet, mais ils semblent s’accorder sur le fait que le SARS-CoV-2 se transmet par les sécrétions de personnes à personnes (postillons, toux, etc.). Des études ont également mis en évidence une possible transmission par les aérosols, ces nuages de gouttelettes microscopiques, qui sont mille fois plus petites que les postillons et invisible à l’œil nu.
Il subsiste quelques doutes sur la capacité du coronavirus à être transmis via des surfaces infectées – ce qu’on appelle des fomites. Des travaux ont établi que le SARS-CoV-2 pouvait perdurer plusieurs jours sur du plastique ou de l’acier inoxydable. Une telle infection «peut être possible», évoque le site des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), si l’on touche une telle surface et qu’on porte ses mains au visage ensuite. Mais ce n’est vraisemblablement pas la principale voie de transmission.
Les variants génétiques du coronavirus, notamment le B.1.1.7 et le V2, soupçonnés d’être plus transmissibles, ne devraient pas changer la donne.
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Les personnes les plus malades sont aussi les plus contagieuses. Mais les autres? Plusieurs études confirment le rôle important des personnes asymptomatiques ou préasymptomatiques – c’est-à-dire n’ayant pas encore éprouvé les premières manifestations cliniques liées au Covid-19 - dans la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus. Selon certains experts, cette transmission silencieuse de la maladie serait responsable de plus de 50% du taux d’infections au sein de la pandémie.
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Au début de l’épidémie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait que seuls les personnes présentant des symptômes et les personnels soignants doivent en porter. Les masques chirurgicaux, les plus courants, ne protègent pas contre une infection virale: ils empêchent le porteur d’expectorer des gouttelettes potentiellement infectieuses.
Mais certains experts ne sont pas d’accord avec l’OMS, à commencer par le directeur des centres chinois de contrôle et de prévention des maladies. Plusieurs pays asiatiques ont au contraire encouragé la population à se protéger, arguant du fait que si tout le monde se protège, on limite la transmission, comme l’ont montré plusieurs études scientifiques. La protection des masques est donc limitée, mais combinée avec les mesures d’hygiène et de distanciation sociale, elle a bel et bien un effet.
En vidéo: A quoi sert (vraiment) un masque?
Chiens, chats, mais aussi visons, lions, tigres et gorilles vivant dans des zoos: la liste des animaux chez lesquels des cas de contamination par le SARS-CoV-2 ont été enregistrés ne cesse de s’allonger. Cela témoigne d’une transmission possible de l’humain vers l’animal (zoonose inverse), et de la réceptivité et sensibilité des carnivores, selon les épidémiologiste. Si les études suggèrent que la propagation du virus est modérée chez les chiens et les chats, d’importantes flambées du virus ont en revanche été signalées dans des élevages de visons, notamment au Danemark, où plusieurs millions d’animaux ont dû être abattus. Sur son site, l’OMS relève que le SARS-CoV-2 peut muter quand il infecte des visons et qu’il a été observé que ces variants sont capables de repasser à l’homme par un contact étroit avec l’animal. De quoi redouter l’apparition dans ces élevages de dangereux nouveaux variants. Certains spécialistes estiment par ailleurs que des visons maintenus en captivité en Chine pourraient avoir servi d’hôtes intermédiaires lors du passage initial du virus de la chauve-souris à l’être humain.
Il y a toutefois peu de risque de transmission depuis ou vers les animaux domestiques les plus répandus. Et ce sont ces pauvres bêtes qui trinquent: les refuges du monde entier observent un pic d’abandon depuis le début de l’épidémie.
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C’est possible, mais facilement évitable en prenant quelques précautions. Possible car le virus persiste jusqu’à trois heures dans des aérosols, et que les supermarchés constituent des environnements confinés: rayons, parkings couverts et autres ascenseurs contribuent à une promiscuité déconseillée. Mais les aérosols ne sont vraisemblablement pas le vecteur principal de transmission.
Les aliments ne sont pas non plus des vecteurs privilégiés, et la cuisson tue les virus. Attention de bien laver ses fruits et légumes, ce qu’il faut de toute façon faire pandémie ou pas. Enfin s’agissant des emballages, ils peuvent être contaminés. Il faut donc les jeter et se laver les mains.
En résumé, en évitant les contacts, en respectant une hygiène stricte, et en lavant ou cuisant bien ses aliments, on ne risque rien.
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C’est sans doute toujours l’aspect le plus controversé de la pandémie, qui divise régulièrement les autorités et les scientifiques. Les conclusions d’une recherche menée notamment sur 1000 enfants entre 0 et 18 ans par les HUG et l’Université de Genève, semblent indiquer que les enfants sont tout autant infectés par le SARS-CoV-2: le taux de séroprévalence chez les enfants âgés de plus de 6 ans (23%) se révèle quasiment identique à celui de la population générale (22%). Mais comme les enfants développent plus souvent des formes asymptomatiques, ils sont beaucoup moins testés. Une question reste cependant en suspens: quelle est la contribution réelle des enfants à la transmission de la maladie au sein de la communauté?
Parmi les explications qui iraient dans le sens d'une transmition plusieurs faible par les enfants, le fait qu’ils toussent «mal» comparé aux adultes, limitant les projections de gouttelettes, ou encore le fait que le nez ne coule pas lors du Covid-19 (les sécrétions nasales étant un vecteur important chez les enfants). Les adolescents ou les jeunes adultes semblent plus à même de transmettre le virus.
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Il n’y a pas de traitement standard étant donné que le SARS-CoV-2 est un virus émergent, qui était inconnu il y a quelques mois. Tant qu’aucune molécule n’a clairement démontré son efficacité à éradiquer le virus, les médecins doivent donc se baser sur des maladies semblables. Pour les patients à risque et hospitalisés, qui présentent des infiltrations pulmonaires et de graves insuffisances respiratoires, il existe plusieurs molécules, au premier rang desquelles les antiviraux.
La dexaméthasone est administrée en Suisse chez la plupart des patients hospitalisés, en accord avec les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. D’autres traitements, comme le tocilizumab et les anticorps monoclonaux, dont on attend les résultats des essais cliniques, sont considérés.
Un temps considéré, le remdesivir a été écarté, faute d’efficacité démontrée. Il reste parfois une option thérapeutique discutée uniquement chez quelques patients. Le Kaletra et l’hydroxychloroquine ont été disqualifiés faute d’efficacité démontrée dans l’essai Solidarity.
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Négligée lors de l’irruption de la maladie, la perte de l’odorat est désormais relevée dans de nombreux pays et pourrait être expliquée par la capacité du nouveau coronavirus à infecter le système nerveux central des malades – notamment les zones du cerveau traitant les informations olfactives.
Des études ont rapporté la présence du SARS-CoV-1 (très proche génétiquement) dans le système nerveux de malades lors de l’épidémie de SRAS au début des années 2000. D’autres travaux ont mis en évidence chez la souris la diffusion du virus dans le bulbe olfactif puis dans le reste du cerveau. De quoi laisser supposer à certains scientifiques que les difficultés respiratoires des patients pourraient être aussi le fait d’atteintes aux centres nerveux en charge du contrôle de la respiration.
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C’est la grande question, que les experts du monde entier essaient encore de trancher. Des études ont confirmé l’existence d’une immunité acquise contre le SARS-CoV-2, mais on ne sait toujours pas de combien de temps est sa durée.
Des travaux récents ont démontré que l’on arrivait encore à détecter des anticorps après six mois, même chez les personnes ayant développé une forme légère de la maladie. Plusieurs éléments restent encore à éclaircir, comme par exempl la quantité d’anticorps nécessaires pour éviter une réinfection.Il s’agira également d’étudier de près l’impact des variants sur de possibles réinfections.
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La Suisse a pour l'heure autorisé deux vaccins contre le Covid-19, l'un est développé par le laboratoire américain Pfizer et l'allemand BioNTech, l'autre par l'américain Moderna. Ils affichent des efficacités record: 95% des personnes vaccinés ne développent pas de formes symptomatiques de la maladie.
Ces deux vaccins sont basés sur une technologie innovante: les vaccins à ARN messager. Ils consistent à faire produire par nos cellules des protéines-antigènes en leur fournissant le matériel génétique du virus: sa molécule d’ARN (acide ribonucléique). Une fois inoculé dans l’organisme, il livrera à nos cellules les instructions clés pour qu’elles fabriquent elles-mêmes la protéine-spicule du SARS-CoV-2 (ou ses fragments).
Ces vaccins «à ARN» ont l’avantage de pouvoir être facilement adaptés à de nouvelles souches du virus, si cela devait s’avérer nécessaire
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Les données concernant le monde entier ou des pays sont fondées sur les fichiers diffusés quotidiennement par l’agence européenne ECDC, à l’exception de la situation en temps réel, qui repose sur les compilations en continu de l’université Johns-Hopkins.
Les données sur la Suisse et les cantons Suisses proviennent de l’OFSP depuis le mois de juillet. Auparavant, cette page employait les bilans cantonaux compilés par l’unité Open Data du canton de Zurich (OpenZH), dont l’actualisation est plus rapide. Plusieurs cantons ont cependant cessé de communiquer des bilans quotidiens durant l’été.
Du 27 janvier au 22 mars, cette page était actualisée grâce aux données de Johns-Hopkins, qui incluaient une estimation des guérisons. Cette université fournit un énorme travail de compilation des bilans officiels et des chiffres annoncés dans les médias en ligne, mais des erreurs importantes se sont fréquemment retrouvées dans les données.
Le tableau des cas confirmés et décès est mis à jour chaque heure. Les cartes et infographies sont mises à jour entre 10 heures et 15 heures, selon la disponibilité des données. Les taux de cas et de décès sont calculés à partir de la population 2019 selon la Banque mondiale pour les pays et selon l’Office fédéral de la statistique pour les cantons.
Les données géographiques sont ajoutées sur la base de l’abréviation sur trois lettres des pays (code alpha-3) et sur deux lettres des cantons. Nous réparons un maximum de données pour les pays, mais des chiffres relatifs aux trois pays suivants ne sont pas affichés pour cause de codes alpha-3 manquants: Pays-Bas caribéens, Anguilla et îles Malouines.
Pour que l’aire des cercles soit proportionnelle au nombre de cas, ceux des cantons sont calculés au moyen d’une racine carrée. En raison des très grandes différences entre les pays (d’une poignée à plus d’un demi-million de cas), les cercles de la carte mondiale sont basés sur la puissance de 1/1.75.
A consulter également:
Infographies: Paul Ronga, code disponible en licence MIT sur GitHub