Les réponses:
Question n°1
Pourquoi le 21 octobre est-il une date importante pour les femmes suisses?
Le 21 octobre est la date théorique à partir de laquelle les femmes ne sont plus payées par rapport à leurs collègues masculins, selon les chiffres d’Eurostat. De la même façon, c’est théoriquement à 15h40 tous les jours qu’elles arrêtent d’être payées, en comparaison de leurs collègues masculins.
Quant au droit de vote au niveau fédéral, c’est bien en 1971 que les Suissesses l’ont obtenu, 120 ans après les hommes, mais en février – la votation a réuni 65,7 % des suffrages.
Question n°2
Quelle part de la différence de salaire entre un homme et une femme en Suisse n’est pas due à un parcours d’études, un emploi, des horaires ou des responsabilités différentes?
En 2014, il y avait en moyenne 585 francs de moins par mois sur la fiche de salaire des femmes comparée à celle des hommes, selon le rapport de l'OFS sorti ce 7 mars 2017 . Dans le secteur privé 39,1% de cet écart salarial résultent de facteurs discriminatoires, autrement dit que ne justifie aucune différence de compétences ou de responsabilités. Cette proportion passe à 41,7% dans le secteur public, sans qu'on l'explique.
Question n°3
Les études chiffrées fleurissent toujours aux alentours du 8 mars, certaines plus édifiantes que d’autres. Quelle proposition n’est pas vraie?
Les écarts de salaire moyens atteignent 19,3 % dans la Confédération contre 16,4 % dans l’UE.
Sur 40 pays européens, la Suisse arrive en 30e position pour ce qui concerne les écarts de salaire entre hommes et femmes.
La Slovénie est la championne européenne de l’égalité salariale.
Le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Autriche font pire que la Suisse.
Tout cela est vrai.
En revanche, les écarts en Turquie sont moins importants qu’en Suisse
Question n°4
En quelle année l’égalité salariale sera-t-elle atteinte dans le monde?
La date est vraiment passée de 2133 à 2186 – oui, vous avez bien compris, un recul de plus de 50 ans ! En 2069, l’égalité salariale homme-femme à travail égal restera donc encore une étoile lointaine.
Il reste qu’il faut établir des différences entre les régions du monde et les générations.
Lire:
L’égalité salariale hommes-femmes? Pas avant 2186 (26.10.2016)
«Au rythme actuel, l'égalité salariale sera atteinte en 2133»(26.10.2016)
Question n°5
Pourquoi 2010 est-elle une année emblématique pour les femmes en Suisse?
2010 fut une année faste au Conseil fédéral : présidence de Doris Leuthard, et trois autres femmes au gouvernement: Eveline Widmer-Schlumpf, Micheline Calmy-Rey et Simonetta Sommaruga. Une femme aussi était à la chancellerie aussi, Corina Casanova.
En décembre 2009 jusqu’en novembre 2010, ce sont des femmes encore qui ont présidé le Conseil national, avec Pascale Bruderer, et le Conseil des Etats, Erika Fortser à la tête des Etats.
2011 fut aussi une année record, avec Micheline Calmy-Rey présidente de la Confédération et d’Eveline Widmer-Schlumpf, Simonetta Sommaruga et Doris Leuthard au Conseil fédéral.
On ne compte plus aujourd’hui que deux femmes ministres, Doris Leuthard et Simonetta Sommaruga.
La Charte pour l’égalité, elle, date de 2016.
Lire:
La marche des femmes au Conseil fédéral (29.11.2014)
Le Conseil fédéral cherche des femmes pour son équipe (14.07.2016)
Question n°6
Que fête-t-on au juste le 8 mars?
Une Journée nationale de la femme a eu lieu pour la première fois aux Etats-Unis en 1909, les gouvernements socialistes de l’est de l’Europe l’ont ensuite beaucoup célébrée et la date a été retenue et internationalisée en 1977 par l’ONU: le 8 mars, c'est la Journée internationale des droits des femmes.
Question n°7
Dans un mouvement assez rare pour un pays traditionnellement peu interventionniste, le gouvernement veut introduire des quotas de femmes dans les entreprises : l’objectif est d’ici 5 ans d’atteindre 30% de femmes dans les conseils d’administration, et 20% dans les directions des 250 plus grandes entreprises suisses cotées en bourse. Quelle proposition n’est pas vraie?
Oui, la proportion de femmes dans les conseils d’administration est aujourd’hui de 16%, et de 8% dans les directions. Plus d'un cinquième des nouveaux membres de direction sont des femmes (21%), contre seulement 4% l'année précédente! Vrai encore, le projet de loi du gouvernement ne prévoit pas de sanctions. En revanche, les milieux patronaux et la droite en général sont vent debout devant toute ingérence de la politique dans la gestion de leurs affaires, et préconisent le volontarisme pour féminiser ces lieux de pouvoir.
Lire: Femmes et quotas: les origines du retard suisse, par la sociologue Stéphanie Ginalski (28.11.2016)
Question n°8
Combien de rues du canton de Genève portent-elles le nom d'une femme?
Une trentaine, soit moins de 1% de l’ensemble des 3263 rues du canton (ce qui représente 5 % des 700 rues environ portant des noms de personnes ou de familles).
Question n°9
Que ressort-il du rapport commandé par la Confédération sur la couverture médiatique des candidatures féminines lors des élection de 2015?
Le rapport (plein d'enseignements) commandé par la Commission des questions féminines, l'OFCOM et la SSR montre que les candidates sont sous-représentées par rapport à leur présence sur les listes électorales - que ce soit dans la presse écrite ou à la télévision. On parle moins d'elles. Mais dès que les candidates et candidats font l’objet d'une couverture pré-électorale, ils sont majoritairement représentés de manière neutre quant au genre (pas de sujet prédéterminé, pas d'attributs physiques, pas de vocabulaire différent). Vive la politique!