Le 11 septembre 2001 a changé le visage du monde. Ce jour-là, dix-neuf pirates de l’air affiliés à l’organisation djihadiste Al-Qaïda lancent trois avions de ligne sur les tours jumelles du World Trade Center, à New York, et sur le Pentagone, à Washington. Les Etats-Unis sont frappés au cœur.
Le président américain George W. Bush mobilise aussitôt toute la puissance de son pays pour écraser Al-Qaïda et ses alliés. Quinze ans plus tard pourtant, les djihadistes n’ont jamais été aussi nombreux.
11 septembre 2001, deux avions de ligne percutent à quelques minutes d’intervalle les tours du World Trade Center.
Le président George Bush apprend la nouvelle dans une école de Floride, où il assiste à une leçon de lecture.
A la Maison-Blanche, le vice-président Dick Cheney et la secrétaire d’Etat Condoleeza Rice mettent l’administration en ordre de bataille.
Le coupable est tout trouvé. Washington désigne le chef historique d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, installé depuis plusieurs années en Afghanistan, sous la protection du régime des talibans.
A son retour à la Maison-Blanche, George Bush prie avec ses principaux collaborateurs. Décision a été prise de mener une campagne militaire illimitée contre la mouvance djihadiste sous le nom de «Guerre à la terreur».
Octobre 2001
L'invasion de l'Afghanistan
Les Etats-Unis ripostent très vite. Moins d’un mois après le 11-Septembre, ils entreprennent d’envahir l’Afghanistan où ils entendent éliminer Oussama ben Laden, détruire son organisation, Al-Qaïda, et abattre ses alliés locaux, le régime des talibans.
L’US Air Force est la première à frapper.
Les forces spéciales américaines sont engagées très tôt, avec pour consigne de se fondre dans le paysage.
Les alliés locaux de Washington, la coalition hétéroclite de l’Alliance du Nord, entrent dans Kaboul sans combattre.
Les Etats-Unis poursuivent sur leur lancée pour s’emparer du sud de l’Afghanistan, le fief des talibans.
Il reste à capturer Oussama ben Laden. Pour ce faire, l’US Air Force bombarde intensivement les montagnes de Tora Bora où il a été repéré.
L’ordre américain s’installe à Kaboul. Washington a désigné le Pachtoun Hamid Karzaï nouveau président du pays.
L’armée américaine enferme des centaines de «présumés terroristes» dans la prison de Guantanamo, à Cuba.
Les manifestations se multiplient au Pakistan contre la présence américaine dans la région.
Mars 2003
La conquête de l'Irak
L’administration Bush est convaincue d’avoir gagné la partie en Afghanistan. Elle prend alors prétexte de sa campagne contre Al-Qaïda pour envahir un autre pays, l’Irak, dont l'ambition lui déplaît.
George Bush s’adresse au Congrès américain pour dénoncer un «axe du mal», constitué de l’Irak, de l’Iran et de la Corée du Nord.
L’invasion de l’Irak est lancée. Le centre de Bagdad tremble sous les bombes.
Les colonnes blindées américaines remontent la Mésopotamie.
Sitôt arrivés au cœur de Bagdad, les GI's abattent la statue du président irakien Saddam Hussein.
Le dictateur déchu juste après sa capture. L’humiliation avant l’exécution.
Irakien supplicié dans la prison américaine d’Abou Ghraib.
Eté 2003
Le tournant
Les Etats-Unis ont surestimé leurs forces et sous-estimé celles de leurs adversaires. Les foyers de résistance se multiplient en Irak comme en Afghanistan.
19 août 2003. Une énorme explosion souffle le quartier général des Nations unies à Bagdad.
Une série d’attentats fauchent des pèlerins chiites à Kerbala.
Les chiites ont décidé de profiter de l’occupation américaine pour se débarrasser de la tutelle des sunnites. Les fronts se multiplient en Irak.
L’armée américaine doit reprendre rue par rue la ville révoltée de Falloujah.
En Afghanistan, les talibans sont toujours là.
Les Etats-Unis, qui pensaient avoir remporté la partie, se retrouvent dans une guerre d’usure.
2009
La méthode Obama
L’arrivée d’un nouveau président à la Maison-Blanche laisse espérer un désengagement américain. Mais le changement est timide. Si Barack Obama emploie d’autres méthodes que son prédécesseur, il se montre également déterminé à défendre par la force le leadership américain au Moyen-Orient.
Barack Obama prête serment comme 44e président des Etats-Unis.
Face à la résurgence de la guérilla talibane, la Maison-Blanche envoie des dizaines de milliers de soldats supplémentaires en Afghanistan.
La méthode Obama se caractérise notamment par l’usage massif de drones armés.
Les avions sans pilote interviennent sur de nouveaux champs de bataille, notamment au Pakistan et au Yémen (ici en photo).
2011
Les printemps arabes
Le vent de fronde qui souffle sur le monde arabe début 2011 ébranle plusieurs dictatures militaires. Porteur d’une aspiration à plus de libertés, il paraît aussi devoir marginaliser la mouvance djihadiste.
Après la Tunisie, l’Egypte abrite d’énormes manifestations en faveur d’un changement de régime.
En plein printemps arabe, l’administration Obama exécute Oussama ben Laden lors d’un raid sur la ville pakistanaise d’Abbottabad.
Le dictateur libyen Mouammar Kadhafi est à son tour pris à partie par l’opinion arabe (ici à Gaza). Il finit lynché dans son fief de Syrte.
Même la Syrie connaît la révolte.
Le président Bachar el-Assad lâche ses partisans dans les rues, tout en entreprenant une répression impitoyable de ses opposants.
2014
L'été du djihad
Les printemps arabes s’achèvent en tragédies. Mis à part la Tunisie, les pays concernés retombent dans la dictature quand ils ne plongent pas dans la guerre civile. Une aubaine pour les djihadistes qui en profitent pour prospérer comme jamais à travers le monde musulman sous toutes sortes de dénominations. Quinze ans après le 11-Septembre, leur mouvance n’a jamais été aussi puissante.
Une nouvelle organisation djihadiste, l’Etat islamique, s’empare d’un grand territoire à cheval entre la Syrie et l’Irak.
Le chef de l’Etat islamique, Omar al-Baghdadi, proclame à Mossoul l’avènement d’un califat destiné à transcender les frontières héritées de la colonisation.
Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) profite du printemps arabe pour renforcer ses positions dans le sud du Yémen.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) étend son influence au cœur du Sahara jusqu’à tenir pendant quelques mois la ville malienne de Tombouctou.
L’Etat islamique prend pied en Libye, sur les bords de la Méditerranée.
Le champ de bataille moyen-oriental finit par s’étendre à l’Europe. Une série d’attentats frappent la France et la Belgique.
Le Vieux continent pleure à son tour ses morts.
Photo: Reuters, AFP, Keystone, Wikipedia, Getty Images, Courtesy George W. Bush Presidential Library
Textes et légendes: Etienne Dubuis
Iconographie: Catherine Rüttimann
Réalisation: Florian Delafoi
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