La Grande Muraille de Chine s’étend à perte de vue. Dans ce coin rural de la province du Hebei, à 220 kilomètres au nord de Pékin, elle n’est qu’un tas de pierres formant un long serpent qui se détache à peine contre la prairie brunâtre. Au loin, on aperçoit les sommets, recouverts d’éoliennes, de cette chaîne de montagnes qui sépare la grande plaine du nord de la Chine des steppes de Mongolie intérieure.
La piste de ski est une bande de neige blanche qui slalome entre les collines. Le vent glacial soulève des nuages de neige artificielle, fabriquée par l’armée de canons à neige qui bordent la piste. Il fait -21 degrés. On s’élance. Les peupliers plantés sous le télésiège défilent. A droite, la pente est interrompue par une grande balafre. La terre qui en a été extraite a servi à façonner ce paysage pour lequel il a littéralement fallu déplacer des montagnes.
Cinq minutes plus tard, la station de Thaiwoo apparaît dans un recoin de la vallée. Le village est composé d’une série d’immeubles de cinq ou six étages recouverts de pierres grises et de bois, ce qui leur donne un air de chalets modernes. Au pied des pistes, un barbecue en plein air sert des patates douces rôties et des brochettes de viande aux skieurs. Juste derrière, des ouvriers s’affairent pour terminer la construction d’une brasserie artisanale destinée à l’après-ski.
On s’engouffre dans les œufs couleur tomate qui mènent au sommet de la montagne. La station intermédiaire, à 2003 mètres, abrite L’Alpine Lodge, qui ne sert que des plats autrichiens. «Les Chinois sont particulièrement friands de mes spätzlis, de mes schnitzels et de mes jarrets de porc rôtis», s’enthousiasme Andreas Sams, le chef de 27 ans originaire de la région de Salzbourg.
Ce cuisinier tatoué sur tout le corps est arrivé à Thaiwoo début novembre 2015, après avoir vu une annonce sur Facebook. «Cela a été le choc: rien n’était terminé, il n’y avait pas de restaurant, confie-t-il, en amenant des shots de Glühwein à une tablée de Chinois. Mais les ouvriers ont travaillé 24 heures sur 24 et tout était prêt deux semaines plus tard.»
Pour l’heure, il n’y a que 28 pistes à Thaiwoo. «Plus de 80% de la neige que nous utilisons est artificielle», indique Phil Chen, le gérant de cette station dont les travaux ont commencé il y a à peine trois ans. Il ne tombe pas plus d’un mètre de neige par hiver dans cette région aride. «Heureusement, il fait très froid et sec, ce qui est idéal pour les canons à neige», ajoute ce grand homme bourru en tirant sur une cigarette chinoise.
Thaiwoo est l’œuvre de Qi Hong, un passionné de ski qui a fait fortune dans l’immobilier et dirige le groupe Beijing Raissun Investment. «Il a passé des mois à visiter toutes les stations d’Europe et d’Amérique du Nord situées à une latitude semblable à la nôtre (41º) pour repérer leurs meilleurs éléments et les reproduire ici», indique Nini Nie.
Les partenariats noués par Thaiwoo avec des stations étrangères reflètent ses préférences: Vail, La Plagne, Kiroro et Davos. L’architecture de Thaiwoo, dont la construction va coûter 20 milliards de yuans (2,9 milliards de francs), a été confié au groupe canadien Ecosign, spécialisé dans la conception de stations de ski.
La ville de Chongli se trouve à 16 kilomètres de Thaiwoo. Cette cité de 110 000 habitants est l’une des plus pauvres du pays. Mais depuis l’attribution des Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin, cette région rurale ponctuée de mines de charbon et d’or a connu un développement spectaculaire. En 2022, elle accueillera les compétitions de freestyle, de saut et de ski de fond. Dans les rues de Chongli, les magasins vendant des équipements sportifs dernier cri ou des bières belges côtoient désormais les échoppes proposant de la viande d’âne et des poêles à bois. Jusqu’à récemment, les montagnes alentour n’abritaient qu’une seule station de ski construite en 1996, Wanlong. Il y en a désormais cinq. Et plusieurs autres sont prévues.
Le développement de Chongli reflète une tendance de fond: l’explosion du ski en Chine. «Jusqu’en 2000, le pays n’avait qu’une seule station digne de ce nom, Yabuli, au nord-est du pays», explique Benny Wu, un expert du ski qui a été impliqué dans le développement de plusieurs stations. Entre 2000 et 2010, quelque 200 stations ont vu le jour dans le nord-est et dans les environs de Pékin. «Le mouvement s’est accéléré dès 2011, lorsque les grands promoteurs immobiliers ont commencé à s’intéresser à ce marché», poursuit-il.
On a alors vu apparaître d’immenses stations construites d’une seule pièce, à l’image de Changbaishan conçue par le conglomérat Dalian Wanda ou de Beidahe et de Songhua Lake gérées par l’entreprise Vanke. Yabuli est tombé dans l’escarcelle du Club Med, qui appartient désormais au groupe chinois Fosun. Le public, qui compte de plus en plus de représentants de la classe moyenne, a suivi le mouvement. Le nombre de skieurs en Chine est passé de 10 000 en 1996 à 12,5 millions en 2015. Le pays compte aujourd’hui 568 stations de ski.
Avec l’attribution, en 2015, des Jeux olympiques d’hiver à la Chine, l’Etat s’en est mêlé. Soucieux de s’assurer un maximum de médailles, le président Xi Jinping a décrété qu’il voulait 300 millions de skieurs à l’horizon 2022. Certaines écoles ont introduit des cours de ski obligatoires. Des fonctionnaires se font envoyer à la montagne en séminaire de motivation.
La piste que Thaiwoo a réservée aux débutants ressemble à un champ de bataille. Un skieur est allé s’encastrer dans l’une des barrières bordant la piste. Une femme descend tout droit assise sur ses skis, agitant les bras pour dire aux autres skieurs de se pousser. La plupart des skieurs en Chine sont des débutants. Ils sont aussi extrêmement aisés. A plus de 60 francs par jour pour un forfait, le ski reste une activité réservée à une petite élite. Dont Lin Sen fait partie: «En été, je fais du golf et en hiver, je fais du snowboard, raconte ce banquier qui travaille chez Credit Suisse à Pékin. L’an dernier, je me suis rendu au Canada et dans un mois je vais au Japon.»
En début de journée, puis de nouveau à la tombée du jour, le Ski Center de Thaiwoo se transforme en ruche bourdonnante. Une nuée de vacanciers viennent y chercher un équipement complet – skis, anorak et casque – qu’ils rendront en fin de journée. Beaucoup de visiteurs ont aussi leur propre matériel. Les marques occidentales sont bien représentées. Tout comme les GoPro et les accessoires de neige bizarres, à l’image de ce bodyboard des neiges ou de ce vélo des pistes.
«En Chine, le ski est une affaire de statut social, note le Suisse Laurent Vannat, qui travaille comme consultant pour des stations de ski dans la région de Chongli. On vient sur les pistes pour se montrer, pour se faire prendre en photo en haut de la télécabine. Ce n’est pas vu comme un sport, mais plutôt comme une activité sociale.» Beaucoup de Chinois vont skier une seule fois et ne reviennent pas, car ils ont la sensation d’avoir fait le tour de la question.
Et lorsqu’ils vont à la montagne, souvent en groupe familial de trois générations, ils ne veulent pas passer tout leur temps sur les pistes. «Le ski ne représente qu’un tiers de leurs activités: ils veulent aussi pratiquer le patin à glace, fréquenter les bains chauds et faire du shopping», relève Jeff Oliveira, qui a fondé la société de consulting SkiChina.
Située à dix minutes de Thaiwoo, la station Secret Garden possède 35 pistes qui mènent vers deux hôtels de luxe. Ouverte il y a quatre ans, elle en comptera une centaine à terme. Tout a commencé autour de 2014, lorsque Lim Chee Wah, l’un des fils du fondateur de Genting, un conglomérat malais spécialisé dans les casinos et les croisières, s’est mis en quête d’un partenaire suisse pour l’aider à développer une station de ski dans la région de Chongli.
Il est tombé sur Reto Gurtner, le responsable des remontées mécaniques de Laax et de Flims. «L’un de mes cousins a intercepté une conversation sur Lim Chee Wah dans un restaurant de Davos et m’en a parlé», se souvient le Suisse de 51 ans. Il a aussitôt contacté l’homme d’affaires d’origine chinoise, pris l’avion pour Singapour et visité le site prévu pour la station en Chine. Les deux hommes ont noué un partenariat en 2014. «Nous avons décidé de reproduire Laax en Chine, raconte Reto Gurtner. Mais à une échelle dix fois plus grande: quand nous gérons un hôtel de 500 lits à Laax, l’objectif sera d’en avoir 5000 à Secret Garden.»
Reto Gurtner a placé un autre Suisse, Benno Nager, un ami de longue date qui a fait carrière aux Etats-Unis auprès du développeur de stations Intrawest, à la tête de la station. «La première fois que je suis venu, cela m’a rappelé Park City, dans l’Utah», raconte ce grand bonhomme jovial. Secret Garden et Laax ont créé des forfaits partagés et la station chinoise va reproduire le Rider’s Palace, une auberge de jeunesse destinée aux jeunes, et le Rocksresort, un hôtel à l’architecture moderniste, tous deux situés dans la station grisonne. The Academy, un espace intérieur consacré aux figures de freestyle, va lui aussi être recréé à Secret Garden.
L’influence de la station grisonne ne se fait pas uniquement sentir au niveau des infrastructures. «Nous avons fait venir de Laax des moniteurs de ski, des préparateurs de piste et des mécaniciens de remontées», indique Benno Nager. La Chine manque en effet cruellement d’expertise dans le domaine des métiers du ski. «Chaque fois que nous engageons quelqu’un, nous devons le former entièrement», soupire ce barbu originaire d’Andermatt.
Lisa Dermont, une petite femme pleine d’énergie de 26 ans, est l’un de ces transfuges. Originaire de Laax, elle y travaille comme monitrice de ski depuis l’âge de 16 ans. Elle parle couramment le chinois, qu’elle a appris à l’université. «Je donne des cours aux skieurs chinois et je contribue à former les moniteurs locaux, raconte-t-elle devant un grand bol de thé à l’orge. Il y en a une soixantaine à Secret Garden, ainsi que 27 apprentis.»
Pour les deux stations, ce partenariat représente une aubaine. «Outre le transfert de savoir-faire dont bénéficie Secret Garden, le fait d’être associé à Laax lui confère de la crédibilité et une image d’exclusivité», note Justin Downes, un consultant qui a participé au développement de la station.
De son côté, Laax espère attirer des touristes chinois en Suisse. «En nous associant à Secret Garden, nous voulons faire connaître notre nom en Chine, glisse Reto Gurtner. Et aussi mieux comprendre les attentes de cette clientèle.» L’an dernier, 150 clients de Secret Garden se sont rendus à Laax. Il en est convaincu: «Une fois que les Chinois auront goûté à la copie, ils voudront voir l’original.»
Laax est loin d’être la seule station de ski à cultiver ce genre d’espoir. L’industrie du ski en Chine est devenue une sorte de grand jeu. Confrontée à une baisse de leur fréquentation dans le sillage du vieillissement de la population, les stations européennes veulent toutes une part du gâteau chinois.
Sur la place au centre de Thaiwoo, une cinquantaine de moniteurs vêtus de tenues de ski rouges ou blanches se trémoussent sur une chanson de pop chinoise pour s’échauffer, les bras en l’air. Au milieu des visages chinois, on aperçoit plusieurs profils occidentaux. La station chinoise a conclu un partenariat avec la Compagnie des Alpes, une société qui gère une douzaine de stations en France, dont Chamonix.
«Nous avons monté une équipe de 14 moniteurs internationaux, en provenance de France, d’Australie, du Chili et de Corée du Sud, détaille Charles Heim, qui est en charge de ce projet. Nous formons des moniteurs locaux et apportons notre expertise en matière d’après-ski et d’animation de station.»
Les Autrichiens et les Italiens sont eux aussi aux avant-postes. Kitzbühel s’est associé à Songhua Lake et Beidahe, alors que Dolomiti Superski a servi de modèle à Duole Meidi, l’une des stations de la région de Chongli.
En Suisse, c’est Laax qui domine la course. Verbier arrive juste derrière. L’aventure chinoise de la station valaisanne a débuté à l’été 2015. «La vice-première ministre chinoise, Liu Yandong, qui est en charge des sports, est venue nous voir et nous a proposé un partenariat», raconte Eric Balet, le président de Téléverbier. Il a alors mis sur pied une équipe et rédigé un rapport à l’intention du CIO sur la qualité de l’enneigement à Yanqin, la station située juste au nord de Pékin, qui accueillera la descente de ski alpin en 2022.
Ce document, que nous avons pu consulter en partie, comprend aussi une offre de prestations de service pour former des dameurs, des mécaniciens de remontées et des patrouilleurs, créer un restaurant de haute montagne ou monter une école de ski. Il propose en outre de mettre à disposition les anciens champions de ski Bernhard Russi et Didier Défago pour aider les Chinois à dessiner des pistes de compétition.
«Le deal pourrait être le suivant: nous vous aidons à développer les sports d’hiver et, à long terme, vous nous ouvrez les portes qui nous permettront de nous faire connaître auprès d’une clientèle chinoise», dit ce rapport. Pour l’heure, Verbier attend une réponse et multiplie les rencontres. «Nous étudions un jumelage avec Chongli et des contacts ont été pris avec Wanlong, Thaiwoo et Baidahe», indique Eric Balet.
Verbier se trouve aussi en pole position pour profiter d’un projet pharaonique: une station capable d’accueillir 20 000 visiteurs dans les environs de Chongli, appelée Snowland. Sa création imminente est annoncée sur de grands panneaux publicitaires le long de l’autoroute qui mène de Pékin à Thaiwoo. Elle est l’œuvre de Sun Yin Gui, un discret milliardaire originaire du Hunan. Et elle devrait s’inspirer en grande partie de Verbier.
Suisse Tourisme se démène également pour faire profiter la Suisse de la manne chinoise. Dès l’hiver 2013-2014, l’organisation a fait venir huit moniteurs de ski chinois dans une poignée de stations helvétiques, parmi lesquelles figurent Verbier et Villars. «J’ai passé deux saisons à Grindelwald, raconte Johnson Xu, un moniteur de 29 ans originaire de Chongli. J’y ai donné des leçons de ski aux touristes chinois et ai servi de guide à des journalistes chinois.»
De retour en Chine, il a monté une école de ski fondée sur les principes appris en Suisse avec deux collègues. L’association des moniteurs Swiss Snowsports leur a permis d’utiliser son nom et son logo. «L’objectif est de faire de ces moniteurs des ambassadeurs de la Suisse», note Véronique Kanel, la porte-parole de Suisse Tourisme.
L’objectif est de faire de ces moniteurs des ambassadeurs de la Suisse
Les équipementiers helvétiques sont eux aussi aux aguets. «Les stations chinoises se reposent principalement sur des fournisseurs étrangers», note Benny Wu. A Thaiwoo, les remontées sont fournies par le français Poma, les canons à neige par l’italien Prinoth, les dameuses par l’américain SMI Snowmakers, les skis par l’autrichien Fischer et les snowboards par le slovène Elan.
La suisso-autrichienne Doppelmayr Garaventa fait partie des firmes les mieux positionnées en Chine. «Nous y avons ouvert notre première usine en 1994 et y avons déjà installé quelques 80 remontées», relève Alexander Kimmer, son directeur des ventes à l’international. A Secret Garden, Benno Nager s’est adressé au groupe lucernois Glice pour doter la station d’une patinoire synthétique et envisage d’acheter sept remontées à la société saint-galloise Bartholet.
En février, l’ambassade de Suisse à Pékin va organiser un voyage dans la région de Chongli pour une dizaine de fournisseurs helvétiques. Parmi ceux-ci figurent ABB, Adecco ou SkiData, une filiale du groupe Kudelski. Mais ce n’est pas gagné pour les Suisses. A Thaiwoo, Phil Chen marque une pause lorsqu’on lui demande pourquoi il n’a pas de fournisseur helvétique. Il finit par lâcher: «Nous avons simplement choisi l’offre la moins chère.»
Eric Balet, le responsable de Téléverbier, a noué de nombreux contacts avec des stations de ski chinoises. Il détaille les avantages et les écueils, pour la Suisse, dans ce genre de collaboration.
Pourquoi les Chinois s’intéressent-ils aux stations de ski suisse?
— Ils cherchent à nouer des partenariats avec des stations connues afin de profiter de leur renommée et de leur expertise. Nous avons tout à leur apprendre: comment monter une station de ski, comment gérer le débit des skieurs, où mettre les routes et les hôtels, comment garantir la sécurité des remontées mécaniques, comment damer une piste ou secourir un skieur blessé. Certaines stations chinoises utilisent des technologies, comme les pylônes en béton, que nous n’employons plus depuis trente ou quarante ans dans les Alpes. Ils sont aussi intéressés par des possibilités de co-branding entre nos stations et les leurs, comme des offres d’abonnements combinés.
Donnez-nous un exemple de conseil fourni aux Chinois?
— Je leur ai dit de promouvoir en premier lieu le snowboard, car il s’agit d’un sport plus facile. On peut avoir du plaisir déjà après une semaine d’apprentissage, alors qu’il faut en moyenne cinq ans pour atteindre le même niveau en ski. La plupart des amateurs de sports d’hiver chinois sont des débutants et sont adultes: ils ne sont pas prêts à consacrer autant de temps à un sport.
Comment la Suisse va-t-elle en profiter?
— Le ski est un sport mature. Son potentiel de croissance est faible. En Suisse, il s’agit même d’une activité en déclin. La multiplication des familles recomposées, le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre d’expats ont porté un coup au modèle traditionnel du chalet qu’on fréquente tous les week-ends. Les cantons dont les finances sont dans le rouge et les enseignants qui ont davantage peur des accidents ou ont des sensibilités écologiques plus poussées ont aussi eu un impact négatif sur les camps de ski scolaires. A cela s’ajoute la baisse du nombre de touristes étrangers dans le sillage du franc fort. Face à ces défis, la Chine fait figure d’eldorado pour les stations de montagne suisses. Imaginez, si seulement 1% des Chinois se mettent au ski, cela représente déjà 14 millions de visiteurs potentiels. Zurich et Berne sont parvenus à remplacer une partie des touristes allemands perdus aux dépens de l’Autriche par des Chinois. Nous aimerions faire la même chose.
Y a-t-il aussi des risques pour les stations helvétiques?
— Il y a eu beaucoup de promesses ces dernières années de la part des Chinois mais on attend encore de les voir concrétisées. Et même lorsqu’elles le sont, les montants en jeu sont souvent minimes. La Compagnie des Alpes a par exemple conclu un contrat avec une station chinoise qui ne lui rapporte pas plus de 30 000 euros. Les Chinois sont très intéressés par notre savoir-faire mais ils ne sont pas prêts à lâcher beaucoup d’argent pour l’acquérir.