CHAPLIN
Le maître en son domaine


Visite guidée du Chaplin's World à Corsier-sur-Vevey (avril 2016)

Chaplin’s World ouvre au public le 17 avril.

Couvé pendant 16 ans, il s’agit du seul musée dédié au créateur de Charlot.

Charlie Chaplin a découvert le manoir de Ban à Corsier-sur-Vevey durant une promenade, le 7 décembre 1952.

Il l’a acheté le 31 décembre.

Le 3 janvier, il y entrait avec sa famille.

Aux côtés d’Oona, quatrième épouse, Charles Chaplin a vécu 25 ans au manoir, avec leurs enfants.

Désormais, à l’entrée du manoir, le visiteur est accueilli par la première statue de cire, le maître des lieux.

Chaplin et Oona O’Neill (en fond): le seul mariage que l’acteur et cinéaste fit par amour.

Sa vie privée a donné lieu à plusieurs déballages qui ont terni son image aux Etats-Unis, dès 1927.

Le créateur de Charlot était un père plutôt dur, et parfois distant, ont témoigné les enfants.

Il a pourtant développé une riche vie de famille à Corsier-sur Vevey.

Le manoir est dévolu aux pièces, réelles mais refaites, dans lesquelles la famille Chaplin a vécu.

Avec les statues de Grévin.

Les pièces du rez-de-chaussée sont les espaces collectifs : le Musée joue de ce contraste avec l’intimité du premier étage.

Derniers préparatifs avec Oona Chaplin.

Une technique classique pour représenter la famille, avec ces figures de cire qui étaient populaires à l’époque où Charlot triomphait.

Traversée de la bibliothèque. «Les livres étaient son Google», indique Yves Durand, co-concepteur du musée.

«Il y puisait ses idées de vêtements, de décors, de scénographie»

Charlie Chaplin avait son bureau, sa secrétaire aussi. En principe, il dictait ses scénarios.

Au salon, le réalisateur aimait jouer du violon avec des amis de passage.

Chaplin a composé les musiques de ses films sans savoir lire des partitions.

Premier étage. La salle de bains évoque celle d’«Un Roi à New York».

Ambiguïté de la cire, familière, parfois effrayante.

Les choix de Grévin dans le Musée sont parfois discutables.

Deux fois Albert Einstein, pour le symbole: Chaplin a rencontré nombre de célébrités.

Albert Einstein et Charles Chaplin se sont rencontrés en 1931 à Los Angeles, pour la première des «Lumières de la ville».

La légende dit qu’ils se sont adressé la parole avec entrain. Einstein a lancé: «Ce que j'admire le plus dans votre art, c'est son universalité. Vous ne dites pas un mot, et pourtant, le monde entier vous comprend.»

Chaplin a enchaîné: «C'est vrai. Mais votre gloire est plus grande encore: le monde entier vous admire, alors que personne ne vous comprend.»

Une salle est dédiée aux célébrités qui ont croisé la vie de l’artiste, 42 figures du siècle.

Le réalisateur a dirigé Sofia Loren, avec Marlon Brando, pour «La Comtesse de Hong Kong», tourné à Londres en 1967.

Son dernier film.

Entrée dans le «studio», volume surtout souterrain à côté du manoir. Le visiteur découvre un film sur la vie du cinéaste.

«Le Cirque»: titre d’un film, nom d’un univers.

La comédie sur scène, la pantomime, les gags physiques ont façonné l’art de Chaplin, le conduisant au triomphe cinématographique dès 1915.

Au cirque avec le clown suisse Grock. Le cinéaste est aussi devenu proche des Knie.

Comme face au précipice du film, la cabane de «La Ruée vers l’or» vacille.

Charlot fut d’abord plutôt brutal, teigneux, souvent saoul.

Le personnage lui-même est l'histoire d’un homme qui rejoint les autres, sans jamais quitter sa solitude.

Employés de banque, de poste, policiers à matraque, barbiers: l’univers du petit vagabond, qui toujours, tourne au burlesque.

Au fond, Charlie Chalpin est resté attaché aux rues de la Londres de sa jeunesse, des années 1890.

La rue londonienne est demeurée son univers. Il s'y est immergé à nouveau dès 1921, lors d’une tournée triomphale.

Charles Chaplin s’est éteint dans son sommeil, le matin du 25 décembre 1977.

Le biographe Peter Ackroyd relève: «Il détestait Noël.»


Crédits

Photo: Eddy Mottaz pour Le Temps, Debraine et Getty Images pour les photos d'archives, AFP, Keystone
Texte et reportage: Nicolas Dufour
Iconographie: Véronique Botteron
Réalisation: Jean Abbiateci
Code: NPR-Apps / Licence MIT