Voyage entre le Musée d'art et d'histoire d'aujourd'hui et celui de demain


Olivier FRANCEY

Façades grisâtres et corniches en décrépitude, l’édifice réalisé par l’architecte genevois Marc Camoletti entre 1903 et 1910 n’a jamais subi de véritable cure de jouvence. Le projet porté par les bureaux parisiens de Jean Nouvel et ceux des genevois DVK vise à rénover la vieille dame et à l’étendre en sous-sol du côté de la cour des Casemates et à combler sa cour intérieure par plusieurs plateaux. Une atteinte architecturale trop lourde pour les associations de défense du patrimoine, dont le recours est toujours pendant devant la Chambre administrative de la Cour de justice. Le coût des travaux est estimé à 139 millions de francs. Ils devraient être soumis à l’approbation du Conseil municipal de la Ville de Genève vraisemblablement durant sa session de mai.

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1.

Le projet prévoit l’installation d’un restaurant (côté Jura) et d’un bar-cafétéria (côté Salève) semi-panoramique au sommet de la cour intérieure du bâtiment, elle-même comblée par des plateaux permettant d’augmenter les surfaces d’expositions. Dans son premier arrêt, le Tribunal de première instance a rejeté les recours des associations de défense du patrimoine, estimant que cette surélévation ne contrevenait pas à la législation, le gabarit final ne dépassant pas la hauteur du bâtiment existant.

2.

Tout comme la surélévation de l’édifice, l’occupation de la cour intérieure par des plateaux a été également revue à la baisse. Seuls cinq d’entre eux – dont un seul recouvrira la quasi-intégralité de la surface – permettront d’augmenter la surface d’expositions. La Commission des monuments, de la nature et des sites a jugé que ce principe de «mezzanines suspendues» garantissait «le maintien des vues plongeantes et un apport de lumière naturelle jusqu’au premier plateau ainsi que dans les escaliers monumentaux au travers des verrières». L’association Patrimoine Suisse Genève considérait cette installation comme «irréversible et lourde d’impact sur l’existant».

3.

Au niveau de l’entrée principale rue Charles-Galland, un premier plateau – auparavant arrimé au bâtiment par des pieux en acier – repose désormais sur des points d’appui autonomes. Le redimensionnement des galeries devrait libérer l’espace de la cour, et sa principale façade intérieure donnant sur des escaliers monumentaux devrait être dégagée sur toute sa hauteur et dans toute sa largeur.

4.

Le comblement de la cour doit s’étaler sur cinq niveaux. Pour compenser la perte de surfaces liée à l’allégement du comblement de la cour, il est prévu d’étendre le musée sous la cour des Casemates. Au total, les surfaces nettes passeront de 13 800 m² à 20 337 m², soit une augmentation d’environ 47%. Les surfaces d’exposition s’accroîtront, quant à elles, de 3707 m² supplémentaires (+52%).