Katmandou est un brasier endormi. L’encens de la veille brûle autour de la grande stupa de Bodnath. A la lueur du crépuscule, le taximan a posé mon sac sur le toit. Pas de sangle ni de lanière. Posé, c’est tout. Il a donné deux coups de klaxon et il est parti en trombe à travers les rues de la capitale au volant de sa petite Nissan blanche tout-terrain. 5 heures, ce n’est pas une heure pour s’inquiéter. Mon sac est de toute façon bien trop lourd pour léviter. Le visage appuyé contre la vitre encore fraîche, je regarde défiler les quartiers. Maisons fardées de bleu et de rouge, structures en sucre et toits de tôle. La voiture longe le temple de Pashupatinath. Surtout, ne pas réveiller ses défunts. Ici, les âmes flottent au-dessus de la Bagmati.